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Παλίμψηστον (Palímpsestos)


Παλίμψηστον (Palímpsestos) - Exposition d'Uta Tiggesmeier

Dans le cadre du Festival du Dessin – OFF, l’atelier de l’artiste Uta Tiggesmeier se transforme temporairement en galerie pour présenter son exposition unique : Παλίμψηστον (Palímpsestos).

L’artiste explore le dialogue entre dessin et sculpture à travers une série d’œuvres sur papier et toile – fusain, crayons de couleur, pastels et encres. Ces créations existent à la fois comme pièces autonomes et en résonance avec son geste sculptural. Quelques sculptures accompagnent l’exposition, offrant une immersion entre le tangible et le suggéré, l’éphémère du geste et la permanence de la matière.

Son atelier devient un espace vivant où dessins et sculptures dialoguent dans un mouvement continu, inscrivant et effaçant tour à tour les empreintes d’un palimpseste intime. Cette approche reflète un respect profond des réalités parallèles qui cohabitent dans l’œuvre de l’artiste.

Temps forts de l’exposition

  • Expérience du non-dit : 17 avril à 19h
    L’événement débutera par une présentation du travail de l’artiste, suivie d’une expérience collective de mouvement guidée par Anna Lisa Brouet. Les yeux fermés, laissez votre corps s’exprimer librement et redécouvrez une conscience corporelle qui dépasse les limites du mental. Une invitation à plonger dans les thématiques qui traversent les créations de l’artiste, entre intuition, gestuelle et exploration intérieure.

  • Vernissage : 22 avril, 18h-21h

Informations pratiques

  • Dates : Du 12 avril au 11 mai

  • Horaires : Du jeudi au dimanche, de 12h à 18h30
    (Fermé du 25 avril au 2 mai)

  • Lieu : Atelier UTA – Arles Villa Alice
    2 rue Romain Rolland, Arles

Les ciseaux, dans cette série, deviennent des outils rituels.


Ils incarnent l’acte de couper pour révéler, de trancher pour transformer.
Comme dans un palimpseste, chaque forme hybride — chouette, figue, poisson, cigogne — garde la mémoire de ce qui fut tout en ouvrant l’espace à une nouvelle écriture de soi.
Ces ciseaux ne blessent pas : ils libèrent.
Ils marquent un passage, une séparation nécessaire, un geste de renaissance.

Les Ciseaux de la Métamorphose

Cet hiver,  j’ai convoqué quatre paires de ciseaux.

Non pas pour couper des tissus ou des papiers,
mais pour trancher à l’intérieur.
Pour nous séparer, avec douceur mais fermeté,
de ce qui ne nous nourrissait plus.
Des liens fatigués. Des attitudes anciennes.

Le premier ciseau nous est apparu comme une chouette.
Silencieuse gardienne des nuits,
elle nichait sous les lames,
et d’un regard perçant, elle nous a soufflé :
"Osez ouvrir. Laissez entrer le souffle."

Le deuxième portait en lui une figue.
Coupée en deux, offerte.
Sa chair débordait hors du métal —
une sensualité féconde,
la douceur cachée derrière la rigueur.

Le troisième était poisson,
glissant entre les mondes.
Sa langue rouge caressait une fleur endormie,
et l’eau frémissait autour des feuilles
comme un appel à la vitalité.

Le dernier —
ciseau-cigogne aux pieds posés sur le monde,
une salamandre en dessous,
une feuille de chêne en soutien.
Il coupait le cordon.
Pas celui d’un enfant,
mais celui de ce que nous devions laisser derrière nous
pour renaître.

Un serpent veillait autour de son cou,
protecteur ancien,
ondulant entre les royaumes.

Ces dessins sont devenus des amulettes.
Des actes rituels.
Des compagnons silencieux
de notre propre métamorphose.